Retour sur Big Booster
Avec mon associé Léo et notre startup Scalingo, nous avons été sélectionnés pour la première phase du programme d’accélération Big Booster qui se déroulait les 27, 28 et 29 novembre 2015 à la Cité Internationale de Lyon. Etant donné la foultitude de programmes d’accélération disponibles en France et en Europe, il me semble intéressant de rendre compte de notre expérience.
J’avais entendu parler de Big Booster sur la mailing list du groupe Strasbourg Startups. Jérémy Wies nous faisait passer le mail de son contact à la BPI. Un programme d’accélération dont BPI fait la promo, c’est assez peu commun pour éveiller mon attention. Je vais voir le site Big Booster et, malgré le peu d’informations, j’arrive à dégager l’essentiel de la proposition émise par ce programme :
- programme d’accélération “non profit” connectée avec l’accélérateur MassChallenge de Boston
- 3 domaines représentés (Biotech, Digital, Global Impact)
- une présélection drastique mais un dossier somme toute simple à remplir lorsqu’on a déjà un peu bossé sur son projet et qu’on a un Business Plan ou au moins un Executive Summary
- Bootcamp de 3 jours à Lyon à l’issue duquel un TOP 20 est mis en place, qui recevra 5 mois d’accompagnement et 1 semaine d’accélération à Boston en février 2016, dont le résultat est un TOP 3 avec un lot d’une valeur de 100.000€
Pourquoi nous avons posé notre candidature
Chez Scalingo on est dans une phase du projet où il est important et nécessaire d’accélérer. Participer à un programme d’accélération est donc un choix naturel. Mais au-delà de ça, je suis avec attention l’évolution du paysage des accélérateurs en France et en Europe, et, le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils sont souvent décriés et leur utilité souvent difficile à prouver. A tel point que certains mentors habitués de ces programmes me disent qu’il n’y a que 2 ou 3 programmes en Europe qui valent le coup (sur les quelques centaines disponibles). Les autres n’ont pas ou très peu d’intérêt pour les startupers, et ne servent qu’à faire grandir l’aura de leurs propres créateurs.
Ainsi, le fait que Big Booster soit un programme court (3 jours de bootcamp pour démarrer), non-profit (pas de prise de participation dans l’entreprise), proche (à Lyon), peu cher (oui, ça coûte un peu d’argent, il fallait bien que le “non profit” ait une conséquence à un moment, pour le bootcamp le prix est de 300€ pour le porteur de projet, puis 600€ pour chaque personne supplémentaire), l’ouverture à l’internationale/US et avec des mentors qui savent ce qu’ils font (voir le logo Axeleo sur le site a été déterminant sur ce point) a été déterminant pour nous. Et puis, bon, étant un compétiteur dans l’âme, essayer d’arriver dans le TOP 20 pour partir à Boston est un challenge qui m’intéresse aussi, si tant est que j’ai l’impression que la compétition est “fair” (n’est-ce pas Stéphane ?), et les signaux me semblaient plutôt favorables sur ce point.
Les plus
Je pense que ce bootcamp Big Booster a réussi à recréer l’alchimie que l’on retrouve durant les Startup Weekend. En effet, on retrouve :
- le temps contraint (54h pour un SW, 72h pour Big Booster)
- l’équipe de mentors et coachs qui sont tous là bénévolement et travaillent avec bienveillance avec les startupers (tout en les poussant vers leurs retranchements)
- l’alternance de temps entre temps speaker (inspirant ou expert pour parler d’un sujet en particulier) et temps de travail avec les mentors, qui crée une frustration et nous pousse à faire des choix
- la compétition interne, qui, même si elle n’est pas primordiale, permet de mettre une pincée de challenge, juste suffisante pour que les startupers en parlent de temps en temps avec le sourire mais pas assez pour qu’on ressente le besoin de pousser un startuper dans l’escaler pour gagner 1 place dans le classement
- focus sur le pitch, le pitch, le pitch. Ca peut paraître accessoire mais comme un de nos mentors nous l’a rappelé “le pitch ce n’est pas seulement parler en public, c’est aussi moi qui projette ma vision et la confiance dans mon propre projet”
Cet environnement détonnant produit d’ailleurs le même genre de résultat :
- une énergie folle, tout le monde est là pour bosser et se défoncer
- un networking intense, plein de gens biens qui sont là pour aider, te mettre en relation avec la bonne personne pour que tu puisses continuer à progresser
- on s’amuse de la compétition mais on sait qu’on est avant tout là pour progresser sur soi-même et sur son projet
Evidemment, si on retrouve ces fondamentaux, ça ne suffit pas. Il faut mettre tout ça en musique. Et si dans un Startup Weekend, on est au niveau de l’idée, à Big Booster on est au niveau de l’exécution, souvent depuis plusieurs mois. Personne n’est là par hasard, tout le monde est passé par les fourches caudines de la présélection, ce qui garantit un certain niveau. D’ailleurs, et c’est là la vraie force de Big Booster, le niveau des mentors, aussi, est élevé. On sent que les organisateurs ont fait chauffer leur téléphone pour faire venir des mentors de toute la France. Sans compter que MassChallenge Boston a envoyé quelques émissaires sur place.
En plus de tout l’aspect accélération de startups, Big Booster est aussi l’occasion pour les lyonnais de nous montrer leur écosystème. Blend Web Mix se déroulait d’ailleurs en parallèle et on a eu droit à une soirée en commun. Big Booster est d’ailleurs organisé par la Fondation pour l’Université de Lyon. Visiblement l’accélérateur Axeleo a aussi mis la main à la pâte.
Les moins
Toute la communication autour de Big Booster s’est faite en anglais, avec un positionnement très international. Comme souvent en France, dès qu’on fait appel à des speakers, par choix ou par nécessité, on a droit au sempiternel : “Excuse my english, je vais maintenant continuer à parler français”. Je passe sur les speakers qui commencent directement leur intervention en français. Plutôt décevant. D’ailleurs, au sujet des speakers, hormis ceux du premier jour, qui étaient ou inspirant, ou qui ont livré leur vision sur Big Booster ou sur l’écosystème lyonnais, je suis plutôt resté sur ma faim. Mais c’est aussi ma faute. En temps contraint j’ai fait l’impasse sur plusieurs speakers pour rester travailler sur mon projet et améliorer mon pitch. D’autant plus qu’on n’avait aucun programme de passage des speakers, ça aurait aidé à m’organiser.
Si durant l’événement, on a clairement senti une grande maîtrise et un investissement certain dans la production de l’événement, la communication avant l’événement était plutôt très aride. D’ailleurs, on nous a demandé de payer avant qu’on ait le programme. Un peu brutal. Et puis pourquoi faire payer 300€ la personne qui a déposé le dossier et 600€ pour les personnes supplémentaires ? Une startup c’est rarement une seule personne, c’est plutôt une équipe de co-fondateurs
Le fait de réunir 3 filières (Biotech, IT et Clean tech) n’a pas eu vraiment d’impact sur le déroulement de l’événement. On est resté un peu en vase clos. L’organisation Big Booster a d’ailleurs fait l’impasse sur un des fondamentaux du Startup Weekend : faire se rencontrer les gens, en organisant ces rencontres, que ça soit au travers de l’ice breaker au démarrage ou la foire aux talents qui forcent les gens à se parler. En effet, il ne suffit pas de répéter à l’envie “Parlez-vous” pour que les gens se parlent 🙂
Enfin, autre point négatif, je suis obligé de souligner qu’on n’a pas été sélectionné pour faire partie du TOP 20 à l’issue des 3 jours. Mon petit coeur de compétiteur s’en est trouvé meurtri ;-p
Conclusion
Pour moi personnellement, ainsi que pour Scalingo, Big Booster a été un super événement. On a fait beaucoup de rencontres et on a beaucoup progressé. Ca nous a permis de sortir la tête du guidon après plus de 2 ans à travailler sur notre projet. Parce que, même si on travaille sur une levée de fonds depuis quelques mois et qu’on a déjà beaucoup travaillé notre pitch, notre business plan et notre vision, être entouré de beaucoup de bonnes fées comme c’est le cas à Big Booster, ça aide beaucoup. Ca aide concrètement, et ça aide au moral, et ça, il ne faut pas le négliger.
Au final, on a rencontré plein de nouvelles personnes avec une super patate et on va sans doute continuer à travailler avec certaines d’entre elles. Vous entendrez prochainement parler de ce qui s’est initié pour nous durant Big Booster et comment ça s’est concrétisé.
Enfin, on peut dire que Big Booster a été une belle démonstration de force de l’écosystème lyonnais.
Encore merci à notre équipe de mentors, et notamment Alex, Anaïs et Sophie, à Big Booster et aux gens de Axeleo avec qui j’ai pu échanger.
Filed under: Uncategorized | 1 Comment
Tags: big booster, french tech, lyon, startup
C’est trop chou ! ça me donne presque envie de poster une photo de chaton !!! ;-D On continue quand tu veux Ian !